Les 27 et 28 avril derniers s’est tenu l’événement Fashion Retailing Conference à la faculté Desautels, université de McGill, en concordance avec l’ouverture de l’École Bensadoun de gestion du commerce au détail.
L’agence Index entretient une très bonne relation avec l’université McGill et est à l’affût de ces opportunités d’événements permettant de découvrir et enrichir nos insights sur l’industrie du commerce au détail. Ainsi, cette conférence était l’occasion pour nous de découvrir les dernières recherches, pratiques d’industrie et approches, ainsi que les tendances et challenges actuels auxquels se voit confrontée l’industrie du commerce au détail.
Sur ces deux jours de conférences, se succédaient de nombreux speakers clés de l’industrie et des professeurs de grandes universités, présentant eux une approche plus académique du commerce de détail. L’ouverture de la conférence à laquelle Index avait décidé de prendre part s’est articulée autour de 6 sujets clés, faisant suite aux discours de la doyenne de la faculté de gestion Desautels et du directeur de l’école Bensadoun. Voici un condensé des 6 premières interventions ainsi que les insights que nous en avons tiré.
Yajin Wang, professeur à l’université du Maryland présentait les résultats de son étude sur les marques de luxe, la consommation ostentatoire et l’influence sociale sur le comportement des consommateurs. Conclusion suite à une étude menée sur les applications de rencontres: lorsqu’aucun critère n’est défini, 60% femmes présentent leur intérêt pour les marques de luxe lors du premier rendez-vous, et seulement 20% le font lorsqu’elles savent que les hommes ont des standards plus élevés. Les marques de luxe seraient-elles donc un élément essentiel dans les relations?
C’est cette fois le professeur Ranjitha Kumar de l’université de l’Illinois qui a pris la parole pour exposer sa recherche faisant état de l’impact de l’intelligence artificielle sur la mode et son degrés de personnalisation. Les 3 challenges, selon elle, auxquels les chercheurs et développeurs de technologies dans cette industrie doivent tenter de répondre sont les suivants:
Le highlight de cette journée, la présence du COO du groupe Aldo, Matthew Marchand. Après une présentation du groupe et son évolution, Matthew a abordé l’intelligence artificielle, avec une vision plus opérationnelle, que technique. Le point principal développé sur ses 15 minutes restantes: si un ordinateur peut réaliser une tâche plus rapidement et de façon plus précise qu’un décideur, alors l’intelligence artificielle représente une force pour toute entreprise qui saurait l’utiliser. Le groupe Aldo, riche de 4 marques, s’est approprié la technologie au sein de ses opérations, lui garantissant une augmentation de son chiffre d’affaires, une baisse des annulations et retours, mais aussi des ruptures de stocks et des frais de livraison. Un véritable succès!
On annonce à présent Kris Ferreira, professeur à la Harvard Business School. Quel privilège!
Un présentation axée davantage Analytics & data, c’est le moment ou la moitié de l’audience a dû s’accrocher pour rester au niveau de la discussion. La présentation reprenait les grandes lignes de son étude sur l’importance de la rotation des gammes de produits pour le détaillant et les facteurs importants de classification des produits sur les sites internet.
Donald Ngwe, collègue de Kris à la Harvard Business, a pris la suite avec une présentation centrée sur l’impact frais de livraison et les gammes de produits dans la vente en ligne. L’étude montrerait en effet que les frais de livraison serait la première raison pour laquelle les clients abandonnent leur panier en ligne. Amazon aurait donc perdu 7.2 milliard de dollars ainsi en 2016. Le cas présenté afin d’illustrer son étude est un cas type dans lequel le consommateur commanderait sur un site internet ou les frais de livraison ne serait gratuits qu’à partir d’un certain montant. Dans ce cas-là, 3 scénarios seraient communs:
Quoi de mieux pour clore cette première matinée et notre participation à l’intervention du CEO de Commerce.AI, Andy Pandharikar. Une approche plus pragmatique, se différenciant des autres conférences plus académiques. Il se pose à l’inverse des autres intervenants sur le sujet, comme le démystificateur de l’intelligence artificielle la présentant sous la citation suivante “on ne peut la définir mais on le sait quand on la voit”. Il présente les concepts de machine learning et deep learning ainsi que leurs applications concrètes (chatbots, recherche visuelle, assistant styliste, caisse en libre-service,…). Pour ce qui est d’illustrer l’intelligence artificielle dans l’industrie de la mode, Andy prend l’exemple de Myntra, e-commerce de vêtements et chaussures en Inde, venant d’être rachetée par WalMart. L’objectif de cette stratégie est pour lui, que l’intelligence artificielle puisse lire, voir, entendre et comprendre les opinions des consommateurs à grande échelle pour que cela représente une réelle différence dans cette industrie.
En conclusion de cette matinée, une belle opportunité pour nous d’analyser les tendances du commerce de détail et de prendre part à la vision de spécialistes, autant au niveau académique que professionnel. L’occasion également, en tant qu’entreprise travaillant au développement d’une solution d’intelligence artificielle, d’analyser les besoins de grosses entreprises et voir comment d’autres entreprises abordent cette sphère plein de potentiel, mais encore mystique pour beaucoup.